Marc LACOUR
Marc LACOUR
Diacre au service du diocèse de Viviers
et de la Paroisse Saint Charles de Foucauld
a rejoint le Seigneur
le 12 mars 2025.
La vie de Marc
Notre frère Marc est né le 23 mai 1953 à la maternité de Viviers. Il sera l’aîné d’une fratrie de cinq enfants. Lors de son enfance, il demeurera sur Saint-Montan, puis sur Bourg-Saint-Andéol et enfin sur Pont-Saint-Esprit. Jeune, Marc a eu la chance de croiser le chemin du « Mouvement Scouts », une école d’humanité, de fraternité et de foi; il y a appris le sens du service, sens qui ne le quittera plus jamais. Jeune apprenti en maçonnerie, puis ouvrier en usine et enfin magasinier sur le site de Pierrelatte, il affinera ce sens du service en rejoignant la JOC, dont il fut, au passage, le dernier Aumônier lors de son poste à Aubenas. L’appel à la vie religieuse s’est très vite imposé chez Marc, dans les années 70. Il séjourna à Amiens, pour sa formation, puis à Lyon. Il rentre dans la congrégation des « Frères auxiliaires du clergé » et fut envoyé dans la région de Toulon au service de la catéchèse. Une vingtaine d’années plus tard suite à la rencontre avec Mgr Jean Bonfils et sur les conseils de ce dernier, Marc retrouve son diocèse d’origine et chemine vers le ministère diaconal en effectuant une mise à niveau avec l’IPER de Lyon. Ordonné diacre en 1997 en l’église du Cheylard, il exercera son ministère sur le Cheylard, puis Aubenas, ensuite Viviers, Cruas et retour à Viviers. Marc se verra confier, par les évêques successifs, les charges de « Responsable de service » et « d’Aumônier de mouvements » : JOC , Personnes porteuses d’handicap, Gens du voyage, (chez qui il était fier de porter le nom respectueux de « Rachaï »). Mais la grande joie de Marc et son grand charisme, étaient le souci de la transmission de la foi aux plus jeunes. Il créa plusieurs équipes de « l’enfance missionnaire », accompagna et mis en place des équipes de servants d’autel et d’ACE. Il avait ce souci constant d’annonce de l’Évangile auprès des plus jeunes. Il fut très tôt directeur de colonies de vacances. Marc créa une association se tournant vers les enfants les plus défavorisés et nous fîmes, ensemble dans l’association « Culture et Plein Air » de très nombreux camps d’été dans le diois près du village de Boulc et ainsi que des camps de printemps dans la région de Toulon, la Seyne-sur-Mer, Rians et Marseille et j’en oublie….et ce, durant presque quarante ans. Sa spiritualité l’amena vers la « Fraternité Sacerdotale Jésus Caritas » spiritualité de Saint Charles de Foucauld. A côté de cette vie si riche et si offerte, tournée vers la diaconie de l’Église, Marc avait aussi ses petits hobbys : le cinéma et le jardinage. (II fut même projectionniste.) La maladie s’était invitée chez lui depuis quelques années où nous avons souvent cru le perdre jusqu’à ce 12 mars dernier où le Père lui a grand ouvert ses bras miséricordieux. L’Éternel a donné, béni soit l’Éternel. L’Éternel a repris, béni soit l’Éternel. Marc fit honneur à son baptême à travers son humanité et son diaconat, fidèle au service de la charité, de la prière et de la liturgie. Il y aurait tellement à dire sur mon frère Marc que je garde gravé en mon cœur tout ce que je ne peux, par pudeur, vous relater. Je conclurais par un double remerciement à la fois pour le corps médical qui a remarquablement accompagné notre frère Marc tout au long de sa maladie et un remerciement particulier à Mgrs Bonfils, Blondel et Balsa et bien sûr Mgr Giraud ici présent pour leur attention à sa vie spirituelle et humaine. Enfin un dernier merci à celui qui fut jusqu’à son dernier souffle, son fidèle et attentionné Ange gardien, celui qui a veillé sur lui, chaque jour, durant ses dernières années, le père Michel Souche.
Georges Thomas, Diacre
Homélie
Le Christ nous rassemble dans cette église Saint Saturnin de Pont-Saint-Esprit pour accompagner Marc Lacour dans son dernier cheminement terrestre. Cet après-midi, quel visage de Marc voyons-nous, quel visage voulons-nous garder de Marc ? L’évangile de dimanche dernier, le 2ème dimanche de Carême, nous fait revivre la Transfiguration de Jésus. Le visage de Jésus, devient tout autre et les trois apôtres qui ont accompagné Jésus sur la montagne peuvent voir son visage illuminé. Marc ne peut-il aujourd’hui contempler ce visage resplendissant d’amour ? Les complies du dimanche soir, qui sont la dernière prière des heures de la journée, nous donnaient à méditer un passage de l’Apocalypse de saint Jean : « Les serviteurs de Dieu verront son visage. La nuit n’existera plus, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera, et ils règneront pour les siècles des siècles. » Marc n’est-il pas lui-aussi aujourd’hui illuminé ? C’est cette image que je voudrais garder... HOMELIE De sa vie, de son ministère diaconal, je voudrais vous partager deux points : la confiance que Marc a mise dans le Seigneur et la tenue de service qu’il a revêtue. Il a mis sa confiance au Seigneur malgré tous les aléas de sa vie, la maladie qui l’a accompagné ces dernières années. La première lecture que nous avons entendue est un passage du livre de la Sagesse. Ce livre a été sans doute écrit vers 50-30 ans avant la naissance de Jésus. Son auteur était un juif à Alexandrie. La communauté juive était alors confrontée à un grand défi : « Comment rester fidèle à la loi juive alors qu’elle était immergée dans un monde de culture grecque et païenne ? » Comme notre Église d’aujourd’hui ! Face à cette situation, il nous donne trois enseignements précieux. Le premier : Dieu nous a créés pour la vie éternelle car il nous a créés à sa ressemblance. Jésus en prenant notre condition humaine, en mourant sur la croix et en ressuscitant nous a ouvert définitivement ce chemin d’espérance, « l’espérance en l’immortalité ». Le deuxième enseignement, est que Dieu nous accueille en Père miséricordieux. Nous avons, sans cesse, besoin d’être justes, c’est-à-dire d’ajuster notre vie aux commandements que Jésus nous a laissés : aimer Dieu et aimer ses frères et sœurs comme nous-mêmes. Mais nous ne devons pas oublier le pardon que Jésus nous a donné en mourant sur la croix. Enfin, le dernier enseignement que nous pouvons trouver c’est la fidélité de Dieu, une fidélité, une Alliance données pour toujours. Cette fidélité, cette confiance au Seigneur ont amené Marc à revêtir la tenue de service dans sa communauté des frères auxiliaires du clergé et dans son ministère diaconal. Et l’évangile que nous avons entendu nous a rappelé le besoin de « rester en tenue de service », de persévérer à être au service de nos frères et sœurs. Et surtout au service des plus petits. Déjà, à la Seyne-sur-Mer, Marc était, dans sa paroisse, au service des plus pauvres. Quand il est arrivé dans le diocèse de Viviers, il a été envoyé vers la jeunesse ouvrière et l’Action catholique ouvrière. Il ne pouvait oublier qu’il avait été l’un des leurs. Puis par ses missions diaconales il a été envoyé comme responsable diocésain vers les handicapés, les gens du voyage. Il a également accompagné les enfants des jeunesses missionnaires, là aussi pour se rappeler que des enfants d’autres pays ont besoin de nous. Les nombreux servants d'autel de la paroisse sont très reconnaissants, et se retrouvent ce soir au Teil avec leurs parents, pour un temps de prière et de partage. « Seigneur quand t’avons-nous visité, donné à manger, accompagné dans des moments difficiles ? C’est chaque fois que vous l’avez fait à un de ces petits », répondra le Seigneur. Ce besoin de se mettre au service des plus petits, des exclus de notre société, nous le partagions dans notre équipe de la Fraternité Sacerdotale Jésus Caritas, qui est une des nombreuses branches de la spiritualité de Charles de Foucauld. Chaque rencontre mensuelle fait une place au partage fraternel de chacune de nos vies avec ses joies et ses difficultés, à l’adoration comme Charles la pratiquait chaque jour, à l’eucharistie et la réflexion à partir de textes, souvent des écrits de Charles de Foucauld. Des rencontres auxquelles Marc était fidèle. Il sera toujours présent avec nous et il nous aidera à rester fidèles et serviteurs. Et il ne manquait pas de nous dire que chaque soir, il faisait sienne la prière d’abandon de Charles de Foucauld. Elle s’inspire de la prière de Jésus dans le jardin des Oliviers au moment où il allait être arrêté. C’est en communion fraternelle avec Marc que je vous la propose :
Mon Père, je m'abandonne à toi, fais de moi ce qu'il te plaira. Quoi que tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, j'accepte tout. Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, je ne désire rien d'autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre tes mains. Je te la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon cœur, parce que je t'aime, et que ce m'est un besoin d'amour de me donner, de me remettre entre tes mains, sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père. Amen
Alain Gouilloud, Diacre
Message du Père Jean GOUROU
Dédougou, 17 mars 2025.
Au Révérend Père Bernard Jobert, curé de la paroisse saint Charles de Foucauld
Aux paroissiens et paroissiennes
Chers amis, chers frères et sœurs, « Alors j’ai entendu une voix qui venait du ciel. Elle disait : « Écris : Heureux, dès à présent, les morts qui meurent dans le Seigneur. Oui, dit l’Esprit, qu’ils se reposent de leurs peines, car leurs actes les suivent ! » (Ap 14,13) J’ai appris la triste nouvelle du rappel à Dieu du diacre Marc Lacour. Comme vous le savez, j’ai travaillé avec lui quelques années. J’ose croire que vous et moi perdons un ami, un apôtre des enfants, un cœur ouvert à tous sans frontière, un amoureux de l’enfance missionnaire, un ami des servants d’autel, un bon vivant… Oui, il aimait bien recevoir. Il avait un franc parler à rompre quelque fois le souffle. Il était si simple. La vie, l’histoire et la mission du Christ nous ont unis dans la paroisse saint Charles de Foucauld à Viviers Le Teil. Dans la communion fraternelle en Christ et en Église, je vous salue tous et vous présente mes condoléances les plus attristées. Prions pour Marc. Que par la miséricorde de Dieu et par nos humbles prières, notre ami Marc Lacour repose dans la paix de son Seigneur qu’il a aimé et servi comme diacre. En communion de prière.
Père Jean GOUROU, Secrétaire épiscopal,
Diocèse de Dédougou au Burkina Faso
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